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Revue de Presse et Témoignages

XXXIIIème Salon de Peinture et de Sculpture de Gémenos :






 Maison du Béal à Roquevaire :
Témoignage de Fabienne DORY : 
Dans un style qui fait pourtant immédiatement reconnaître sa patte, Claudi,ne Jourdan pratique de la peinture spontanée, née de l'émotion. L'artiste ne s'inscrit dans aucune tendance, aucune école. Venue très tôt à la peinture, un art qu'elle n'a jamais quitté, elle s'y livre sans fausse pudeur, dans un exercice parfois périlleux . 
"Dans mes toiles, je raconte mon âme. Ensuite c'est le visiteur qui voit."

Témoignage de Serge PANAROTTO :

"Le cri a du mal à jaillir
C'est par les yeux qu'exsude la souffrance.
Les couleurs fortes mentent. Leur vivacité désordonnée brouille l'appel, disant l'effort vers une joie inaccessible que le trait barbelé déchire.
Couples tendus vers l'impossible fusion, figés entre attraction et répulsion.
Bouches de sang gonflées de trop d'amour muet. 
Têtes rongées de racines assassines, cernées de fleurs belles et vénéneuses comme des araignées exotiques.
Une peinture coupable. Coupable de trop de sensibilité encore palpitante sous la croûte des couleurs et des douleurs inavouées"

Témoignage de Jeanine RIVAIS :

"Portraits de famille avec fleurs,

Durs ou attendris, rêveurs ou impatients, noirs et brillants ou troubles immenses ou plissés aux coins ; surmontés toujours d'épais sourcils et lourdement fardés, les yeux, exigeants et incontournables, sont le premier contact du spectateur avec les personnages de Claudine Jourdan. Comme s'ils transcrivaient les sautes d'humeurs qui , au cours d'une vie, animent les éléments d'une relation familiale.
Car il s'agit bien de familles, couples d'amoureux, parents-enfants, trios en combinaison diverses ; installés par l'artiste dans une relation soumise à des critères répétitifs également incontournables, dont le premier est un axe de symétrie de part et d'autre duquel s'organise "la scène" : La plupart du temps, il est concrétisé sous forme de fracture-liane-toile d'araignée-.. montant, tel un arbre de Jessé, vers le haut du tableau.D'autres fois, réduit à une ligne, il suit l'arrête nasale du personnage central et se ramifie au-dessus de la chevelure. Même si, de temps en temps, il n'est que virtuel, il est bien "là", conditionnant les positions de têtes et des corps.. Plus profondément, il engendre une dichotomie des visages, nettement scindés en deux moitiés de face/de profil, claire/foncée, du mentonen double crochet jusqu'au cerveau aux lobes séparés par des plantes. Les végétaux sont, en effet, la deuxième constante de l'œuvre de Claudine Jourdan. : bouquets-têtes de fleurs au pistil-œil ; ou grosses corolles épanouies le long de tiges aux racines fouissant vla cervelle des personnages, ils semblent - plutôt que décoratifs - être les émergences de leurs pensées, leurs fantasmes  ou leurs obsessions. Ce système relationnel emmène le visiteur loin dans ceux du peintre, peuplés d'êtres aux dents monstrueuses, bouches lippues, nez pointus, doigts terminés par des ongles-griffes rouge-vermillon, seins arrogants aux mamelons dardés ! Pourtant, même si deux corps deviennent une unique tête ; si deux têtes se fondent en un seul cerveau ; si d'indubitables cordons ombilicaux relient des personnalités dissemblables ; si l'humour surgit inopinément comme cette Eve  fixant sans ambiguïté le sexe d'Adam ; il y a peu d'intimité, de complicité, de joie ou d'érotisme dans ces groupes dont les protagonistes ont l'air de se cramponner les uns aux autres au lieu de s'enlacer ou de communiquer.